Balades

Les balades en Guadeloupe se caractérisent par une grande variété de milieux : forêts tropicales denses, mangroves, champs de canne à sucre, littoraux sableux, chutes d’eau accessibles par des sentiers entretenus. Le climat, avec des températures comprises entre 25°C et 28°C en moyenne et un taux d’humidité pouvant dépasser 80%, favorise une végétation luxuriante sur Basse-Terre, tandis que la Grande-Terre, plus sèche, présente des paysages alternant savanes herbeuses et champs agricoles…
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Les précipitations, souvent concentrées entre juin et novembre, maintiennent des sols humides en forêt, rendant parfois certains chemins plus glissants. Le port de chaussures fermées, d’un chapeau, de répulsif anti-moustiques et l’emport d’au moins 1 litre d’eau par personne sont recommandés. Les sentiers sélectionnés bénéficient pour la plupart d’un balisage régulier, d’informations pédagogiques sur la flore, la faune, l’histoire, et offrent différents niveaux de difficulté adaptés aux marcheurs occasionnels comme aux plus confirmés.
Diversité des écosystèmes à explorer
L’île, reconnue par l’UNESCO comme Réserve de Biosphère, abrite plus de 300 espèces de fougères, des arbres endémiques et de nombreuses espèces d’oiseaux dont le pic de Guadeloupe (Melanerpes herminieri) ou le colibri madère. Les mangroves, formées de palétuviers rouges (Rhizophora mangle), noirs et blancs, protègent les côtes de l’érosion. Les forêts humides de Basse-Terre, dominées par des gommiers, mahoganys, fougères arborescentes et épiph…
…ytes, concentrent une grande partie de la biodiversité terrestre. Le relief, avec des altitudes dépassant 1 400 mètres au sommet de la Soufrière, crée différents étages de végétation, alors que les plaines de Grande-Terre sont plus propices aux cultures (canne à sucre, banane).
Sentier de Gaschet : promenade autour d’un réservoir
Le Sentier de Gaschet, situé dans le nord de Grande-Terre, près du Barrage de Gaschet, offre une boucle d’environ 1,7 km. Ce circuit facile longe une retenue d’eau douce, importante pour l’irrigation agricole. La végétation de rives, composée de roseaux, herbes hautes, et quelques espèces introduites, attire des oiseaux d’eau comme la gallinule poule-d’eau (Gallinula chloropus) ou de petits hérons. Ce sentier, accessible quasiment toute l’année, présente un dénivelé faible, inférieur à 50 mètres. Il fournit un aperçu de la gestion des ressources hydrauliques en Guadeloupe, avec des panneaux informant sur l’histoire du barrage construit dans les années 1980. La halte d’observation ornithologique, munie d’un abri, facilite l’étude de la faune aviaire, surtout tôt le matin.
Sentier de Poyen : immersion en zone humide
Le Sentier de Poyen, localisé dans les environs de Petit canal, parcourt un milieu de forêt et de zones humides d’environ 5 km aller-retour. L’aménagement du chemin en tuf permet de circuler facilement. La température au sol reste élevée, la couverture végétale limitant le passage du vent, mais l’humidité favorise l’observation de plantes halophiles adaptées aux sols salés. Les visiteurs découvrent la relation entre l’homme et ce milieu, notamment la récolte traditionnelle de palétuviers pour le bois. Le sentier, d’une difficulté modérée, nécessite environ 1h30 à 2h de marche tranquille.
Trace de la plage de Babin : bienfaits marins et boues argileuses
La plage de Babin, située sur la côte est de Grande-Terre, est connue pour ses boues argileuses riches en minéraux. Une petite trace piétonne longe le rivage sur quelques centaines de mètres. L’eau y est peu profonde, généralement 1 mètre ou moins, formant un bain naturel à température constante. Les boues, réputées pour leurs vertus cutanées, sont utilisées par les baigneurs pour des soins de peau. Le paysage offre une vue sur les herbiers marins, habitat des tortues vertes (Chelonia mydas) qui viennent parfois s’alimenter. Le sentier, très facile, ne présente quasiment pas de dénivelé. L’accès en voiture est aisé, et les alentours permettent la découverte de petits crabes violonistes (Uca rapax) dans les zones humides adjacentes. Les périodes idéales sont le matin ou en fin d’après-midi, lorsque les températures sont plus clémentes.
Balade en train Beauport-Pays : immersion dans l’histoire de la canne
Le site de Beauport, installé dans une ancienne usine sucrière à Port-Louis, propose un voyage à bord d’un petit train touristique. La balade dure environ 30 à 45 minutes et parcourt plusieurs kilomètres au cœur des anciennes exploitations de canne à sucre. Des commentaires expliquent le rôle historique de la canne, introduite au XVIIe siècle, la transformation en sucre, en rhum, et l’évolution des techniques agricoles. Le train traverse des champs, des vestiges d’infrastructures agricoles, et des points d’eau utilisés pour l’irrigation. Il ne s’agit pas d’un sentier pédestre, mais d’une alternative culturelle, une balade didactique permettant de comprendre le lien étroit entre le paysage, l’économie et la société guadeloupéenne.
Sentier de la cascade aux écrevisses : forêt tropicale et chute d’eau accessible
Ce sentier, parmi les plus visités du Parc National de Guadeloupe, se situe le long de la Route de la Traversée (RD23), sur Basse-Terre. D’une longueur d’environ 250 mètres, il mène à une petite cascade (chute de quelques 3 à 4 mètres) formée par la rivière Corossol. Le chemin, large et quasiment plat, est aménagé avec un revêtement antidérapant, permettant une accessibilité pour tous, y compris pour les poussettes. L’eau de la cascade, plus fraîche que la mer, avoisine les 20°C à 23°C. Les écrevisses indigènes étaient jadis abondantes, témoignant de la qualité de l’eau, aujourd’hui les baigneurs s’y rafraîchissent. Autour, une végétation dense : fougères arborescentes de plus de 2 mètres, gommiers, et autres espèces locales. Des panneaux signalent la présence d’oiseaux et de reptiles discrets. L’affluence est plus élevée en fin de matinée, mieux vaut y aller tôt pour profiter de la quiétude des lieux.
Autres itinéraires intéressants et milieu naturel
Au-delà de ces sentiers, la Guadeloupe compte plus de 250 km de traces balisées, principalement sur Basse-Terre. La célèbre « Trace des ruisseaux », ou la « Trace Victor Hugues » permettent d’explorer l’intérieur montagneux. La présence du Parc National de Guadeloupe, couvrant plus de 22 000 hectares, garantit la préservation d’habitats fragiles. Les écosystèmes forestiers hébergent l’agouti (Dasyprocta leporina), rongeur endémique, le ti-racoon (raton-laveur local), ainsi que des mollusques terrestres spécifiques.
Les précipitations annuelles, dépassant 3 000 mm dans la zone des sommets, alimentent de nombreuses rivières, cascades et sources thermales. La Guadeloupe est un terrain idéal pour le trekking et les balades à rythme modéré, grâce à des températures constantes toute l’année et une diversité de paysages sur un territoire de moins de 1 700 km².
Précautions et respect de l’environnement
Les marcheurs doivent s’équiper de chaussures adaptées, car certains sols, surtout en forêt, sont boueux et glissants. Le parc national et les autorités locales sensibilisent au respect des habitats : ne pas cueillir d’espèces végétales, ne pas perturber la faune, ne pas laisser de déchets. Certains chemins peuvent être fermés temporairement après de fortes pluies, des panneaux informatifs sont régulièrement mis à jour.
L’observation prudente de la flore permet de repérer des orchidées sauvages, dont certaines sont endémiques. Les moustiques, surtout en zone humide, nécessitent l’usage de répulsifs. Les marches plus longues, dépassant 2 ou 3 heures, exigent de se munir d’eau potable et de collations légères. Les réglementations, indiquées sur les sites officiels, précisent si un guide est conseillé, notamment dans les milieux les plus reculés.
Accès, transports et périodes propices
Les sentiers de Grande-Terre, comme Gaschet ou Poyen, sont accessibles en voiture, à environ 30 à 40 minutes de route depuis Pointe-à-Pitre. La plage de Babin se rejoint aisément en 15 à 20 minutes depuis Morne-À-l’Eau. Le Parc National de la Guadeloupe, côté Basse-Terre, est desservi par la Route de la Traversée, permettant un accès direct à la cascade aux écrevisses et à d’autres traces.
Les transports en commun sont plus limités pour rejoindre les zones rurales. La location de voiture est souvent conseillée. Les saisons intermédiaires (décembre à mai) offrent des conditions plus sèches, réduisant le risque de sentiers boueux. Cependant, la végétation est verdoyante toute l’année grâce aux pluies régulières, garantissant un cadre tropical constant.