Parcs et jardins

La Guadeloupe, île tropicale située dans l’arc antillais, offre un décor naturel façonné par une atmosphère chaude et humide. Cette ambiance, maintenue par des températures constantes entre 24°C et 28°C et des pluies abondantes pouvant excéder 3 000 mm annuels sur les hauteurs de Basse-Terre, nourrit un patrimoine végétal d’une richesse exceptionnelle. Fougères arborescentes, palmiers endémiques, orchidées sauvages, plantes aquatiques : la flore y décline d’innombrables nuances. Dans ce contexte, les parcs et jardins de l’archipel ne sont pas de simples espaces verts, mais de véritables scènes vivantes où l’histoire humaine, la diversité botanique, la préservation écologique et les traditions agricoles s’entrelacent.
Des sites historiques et agricoles
Le Domaine de Séverin, sur Grande-Terre, est un exemple de patrimoine agrotouristique. Exploitant la canne à sucre depuis le XVIIIe siècle, il propose aux visiteurs de parcourir un jardin créole, de découvrir plus de 20 espèces de plantes aromatiques et médicinales, des cocotiers, des cacaoyers, ainsi que des herbes utilisées dans la fabrication du rhum et des punchs. Une balade en petit train à travers les cultures permet de comprendre l’évolut…
…ion des pratiques agricoles et la valorisation du terroir guadeloupéen.
Les jardins botaniques, vitrines de la flore tropicale
Le Jardin Botanique de Deshaies, étendu sur environ 7 hectares, rassemble plus de 1 000 espèces de plantes tropicales : hibiscus géants, bougainvilliers, talipots, frangipaniers, acacias, ainsi que des broméliacées et orchidées. Des bassins d’eau douce hébergent des carpes koïs, et des loris arc-en-ciel vivent dans une volière. Anciennement propriété de l’humoriste Coluche, ce jardin offre une promenade d’environ 1h30, ponctuée de points de vue sur la mer des Caraïbes. C’est un lieu privilégié pour comprendre la richesse botanique régionale.
Le Jardin d’eau de Goyave présente quant à lui des bassins avec nénuphars, lotus, jacinthes d’eau, papyrus, renoncules aquatiques. Sur environ 3 000 m², ce jardin met en avant l’importance de la ressource hydrique pour la croissance de certaines plantes. La faible profondeur des bassins (environ 50 cm) facilite l’observation de plantes aquatiques exotiques et endémiques, indispensables aux écosystèmes humides de l’île.
Le Parc Floral de Valombreuse, à Petit-Bourg, couvre plus de 5 hectares avec plus de 500 espèces de fleurs tropicales (alpinias, heliconias, roses de porcelaine, anthuriums). Des aires de jeux pour enfants, des aires de pique-nique, et un petit sentier forestier permettent de passer une demi-journée en famille, immergée dans une palette de couleurs végétales.
Les parcs forestiers et le cœur écologique de l’archipel
Le Parc National de la Guadeloupe, créé en 1989, s’étend sur plus de 22 000 hectares terrestres et une vaste zone marine. Classé Réserve de Biosphère par l’UNESCO, il protège plus de 300 espèces d’arbres, des fougères arborescentes pouvant atteindre 10 mètres de hauteur, le Gommiers ou encore les fromagers. Plus de 200 espèces d’oiseaux, dont le pic de Guadeloupe et le colibri madère, y trouvent refuge. Les sentiers balisés totalisent plus de 300 km, offrant une découverte approfondie de la canopée, des rivières et des cascades.
La Maison de la Forêt, installée au cœur de la Basse-Terre, sert de centre d’interprétation et d’accueil, proposant des panneaux explicatifs sur la faune, la flore, la géologie. Sur environ 2 hectares, une boucle aménagée permet d’admirer des bois précieux (mahoganys, acajous) et d’entendre les chants d’oiseaux endémiques. Des guides naturalistes renseignent sur les méthodes de préservation de la forêt tropicale humide.
Les parcs archéologiques et mémoriels
Le Parc Archéologique des Roches Gravées, à Trois-Rivières, expose plus de 230 pétroglyphes amérindiens gravés dans les roches volcaniques. Ces gravures, datant de plus de 1 000 ans, représentent des visages stylisés, des animaux, des symboles cosmiques. Une visite d’environ 45 minutes, guidée, permet de comprendre le mode de vie des premiers habitants. Ce parc, d’une superficie modeste (quelques dizaines de mètres carrés), contribue à la valorisation du patrimoine précolombien guadeloupéen.
Des espaces urbains et paysagers
Le Parc Paysager du Calvaire, situé au Gosier, aménagé sur un promontoire, offre un panorama sur la côte, le phare du Gosier et l’îlet du même nom. Sur moins d’1 hectare, des massifs fleuris (bougainvilliers, hibiscus), des bancs, une allée pavée, contribuent à un lieu de détente, apprécié des promeneurs matinaux et des familles.
Le Parc de la Source, à Petit-Bourg, intègre une petite rivière, des arbres fruitiers, des fougères. Sur environ 2 hectares, le site permet une halte reposante, loin de l’agitation des villes. On y découvre des panneaux pédagogiques sur le cycle de l’eau, la formation des sources et l’écologie de la rivière.
La découverte de la faune caribéenne
Le Parc des Mamelles, situé sur la Route de la Traversée, est aussi connu comme le Zoo de Guadeloupe. Ce site d’environ 4 hectares abrite plus de 85 espèces d’animaux (mammifères, oiseaux, reptiles), dont le racoon de Guadeloupe, le jaguarondi, le toucan tocard, ou encore le singe saki. Une passerelle suspendue à 20 mètres au-dessus du sol, appelée Canopée, permet d’observer la faune et la flore depuis la cime des arbres. Chaque année, le parc reçoit plus de 100 000 visiteurs, devenant un centre d’éducation à l’environnement.
La Ferme Ti-Bou, située en zone rurale, met en avant l’élevage traditionnel (chèvres, poules, lapins, cochons créoles) sur quelques hectares. Des ateliers pédagogiques initient enfants et adultes aux pratiques respectueuses du bien-être animal et à la valorisation des produits fermiers locaux. Cet espace illustre la complémentarité entre production alimentaire, éducation et tourisme.
L’eau comme ressource et divertissement
Le Parc Aquacole, à Pointe-Noire, se consacre à la pisciculture d’espèces locales comme le tilapia, l’écrevisse d’eau douce, ou encore la ouassou. Sur environ 1 hectare, des bassins artificiels montrent l’élevage de poissons en circuit fermé, l’usage de filtrations naturelles, la réutilisation des eaux. Les visiteurs peuvent déguster des poissons grillés sur place, découvrir les techniques d’aquaculture durable, comprendre l’impact écologique de la pêche intensive et l’intérêt de diversifier les sources de protéines.
Flore et interprétation en milieu humide
La Maison de la Forêt intègre également la valorisation des milieux humides. Elle se trouve à proximité de zones marécageuses abritant des racines échasses et des palétuviers. On y découvre l’importance de ces écosystèmes dans la filtration de l’eau et le piégeage des sédiments, ainsi que le lien entre la forêt, les cours d’eau, et la préservation des sols
L’observation de la faune marine
L’Aquarium de la Guadeloupe, établi à Gosier, présente plus de 50 espèces de poissons tropicaux, éponges, coraux, langoustes, murènes. Sur environ 400 m², les visiteurs admirent des bancs de poissons-papillons, poissons-demoiselles, chirurgiens bleus, poissons-anges, vivant dans des eaux entre 26°C et 28°C. Des panneaux expliquent les menaces pesant sur les récifs (blanchissement, pollution plastique), les actions de restauration (nurseries de coraux), et l’importance des herbiers marins pour la nurserie des juvéniles. L’aquarium accueille environ 60 000 visiteurs par an.
Des espaces adaptés aux familles et aux groupes
Les parcs et jardins guadeloupéens sont souvent conçus pour accueillir un large public. Certains, comme le Parc des Mamelles ou le Jardin Botanique de Deshaies, disposent de restaurants, boutiques souvenirs, parkings, et parfois d’aires de jeu. Le Parc aquatique Karucocoparc offre un divertissement familial, le Parc Aquacole ou la Ferme Ti-Bou s’adressent aux amateurs de découverte culinaire et agricole. Le Domaine de Séverin et le Parc Floral de Valombreuse intègrent des espaces de restauration, permettant de savourer des produits locaux (rhum, confitures, jus de fruits tropicaux) après la visite.