Randonnées

La Guadeloupe, située au cœur de l’arc antillais, offre un cadre naturel exceptionnel pour les randonneurs. Entre forêts tropicales humides, sentiers côtiers, cascades, volcans, et zones protégées, plus de 250 km de traces balisées permettent d’apprécier la diversité des paysages. La majorité des sentiers se concentre sur Basse-Terre, où le relief volcanique et la présence du Parc National favorisent des itinéraires en pleine forêt tropicale, tandis que Grande-Terre propose davantage de parcours côtiers et plus secs.
Randonnée sur les pentes du volcan
La Trace du Pas-du-Roy, menant vers la Soufrière, constitue une approche historique de ce volcan actif. Longue d’environ 1,5 km, elle débute à proximité des Bains Jaunes et monte jusqu’au pied du dôme. Le dénivelé, modéré, permet d’accéder à une altitude d’environ 950 à 1 150 m. En 40 à 60 minutes, on découvre une forêt tropicale dense, des fougères arborescentes, des mahoganys et des gommiers, ainsi que des sources d’eau chaude. Cette trace…
… permet de rejoindre d’autres itinéraires conduisant au sommet de la Soufrière, située à 1 467 m, le plus haut point des Petites Antilles.
Cascades, chutes d’eau et balades rafraîchissantes
Les Chutes du Carbet, notamment la deuxième chute, sont parmi les plus visitées de l’archipel. L’accès à la deuxième chute, haute de plus de 110 m, s’effectue via un sentier aménagé d’environ 2 km aller-retour. Le parcours, balisé et souvent praticable en 1h30, permet d’observer une végétation humide et luxuriante. Les panneaux informatifs expliquent l’écosystème de la forêt tropicale, les espèces endémiques, ainsi que la formation géologique de la zone. À l’arrivée, la vue sur la cascade est impressionnante, surtout pendant la saison plus humide, quand le débit est élevé.
Le Sentier de la Cascade aux Écrevisses, accessible le long de la Route de la Traversée (RD23), offre une promenade très courte, d’environ 250 m, souvent réalisée en 5 à 10 minutes. Idéale pour les familles, la cascade, haute de quelques mètres, forme un bassin dans lequel il est possible de se rafraîchir. La proximité de la route, le parking aménagé et le faible dénivelé (quasi nul) rendent ce site très fréquenté.
Étangs, lacs et milieux humides
Le Grand Étang de Capesterre, situé à environ 700 m d’altitude, est un lac d’origine volcanique niché au cœur de la forêt. Le sentier formant une boucle d’environ 2,5 km, sans dénivelé excessif, s’effectue généralement en 1h30. On y découvre des plantes hydrophiles, des fougères, des gommiers, et une faune discrète (oiseaux, insectes). C’est un itinéraire moins fréquenté, offrant calme et immersion totale dans la nature.
Randonnées forestières sur Basse-Terre
Le Piton Baille-Argent par Belle Hôtesse, dans le nord-ouest de Basse-Terre, mène vers un sommet de plus de 600 m d’altitude. Le sentier, d’environ 3 km, traverse une végétation secondaire, avec quelques points de vue sur la côte, le Canal de la Dominique, et les montagnes environnantes. Ce parcours, moins connu, s’adresse aux marcheurs cherchant un itinéraire forestier plus tranquille.
Le Sentier de Sofaïa, à Sainte-Rose, d’environ 2,5 km, traverse une zone forestière humide. Les randonneurs découvrent des sources sulfureuses (connues pour leurs vertus dermatologiques), des fougères géantes, ainsi qu’une avifaune riche (colibris, sucriers, pigeons à couronne blanche). Le trajet peut se boucler en 1h à 1h30, avec un dénivelé modéré.
Le Sentier de la Grande Rivière Goyaves, non loin de Petit-Bourg, permet de longer une rivière d’eau claire. Sur environ 4 km, le randonneur chemine au milieu d’arbres imposants, de mousses, de troncs couverts d’épiphytes. Les petits ponts et passages à gué rythment la progression. Ce sentier offre la possibilité de s’immerger dans un environnement préservé, avec parfois la chance d’apercevoir des crabes d’eau douce.
Balades littorales et panoramas côtiers
La Pointe des Châteaux, à l’extrémité orientale de Grande-Terre, propose un sentier court d’environ 1 km jusqu’à la croix en haut du promontoire. En moins de 30 minutes, on parvient à un belvédère offrant une vue à 180° sur l’océan Atlantique, les îles voisines (La Désirade, Petite-Terre), et les plages de sable blanc. Les alizés, soufflant en moyenne entre 15 et 25 km/h, rafraîchissent la marche. La végétation xérophile (cactus, agaves) contraste avec la forêt humide de Basse-Terre.
Le Sentier littoral de Deshaies, d’environ 3 à 8 km selon la portion choisie, suit la côte au nord-ouest de Basse-Terre. Il alterne entre petites plages, criques rocheuses, cocotiers, et points de vue sur la mer des Caraïbes. Les promeneurs peuvent observer des pélicans bruns, des frégates, et parfois des tortues marines venant se nourrir près des herbiers côtiers. Ce sentier, assez accessible, dure entre 1h et 3h selon la distance parcourue.
Traces plus longues et itinéraires historiques
Certaines traces, plus longues, permettent une exploration approfondie de l’île. La Trace des Alizés, réputée pour sa longueur (plus de 80 km) et ses dénivelés, s’adresse aux randonneurs confirmés et se réalise souvent en plusieurs étapes. Elle traverse des sections forestières, des crêtes, offrant des panoramas sur la mer, et peut permettre de rencontrer des singuliers arbres endémiques. Les conditions météo doivent être consultées, et un équipement adapté (chaussures étanches, vêtements respirants, au moins 2 L d’eau par personne) est indispensable.
La Trace des Falaises, moins connu, suit une ligne de crêtes ou de falaises côtières et propose un parcours d’environ 12 km (sentier des Douaniers et du Souffleur additionnés). Il présente un terrain plus accidenté, nécessitant prudence, surtout par temps humide. Il offre en contrepartie des vues uniques sur les formations rocheuses, les vagues déferlantes, et parfois des colonies d’oiseaux marins nichant dans les anfractuosités.
La Trace des Contrebandiers, courte mais escarpée, rappelle l’époque où certaines marchandises transitaient clandestinement entre les criques. Sur environ 6 km, ce sentier traverse une végétation mixte, alternant bois secs et zones plus humides, et présente parfois des anciennes ruines ou vestiges. Le sol, souvent glissant après les pluies, exige des chaussures à bonne adhérence.
Autres sentiers et diversité des milieux
Le Sentier de la Grande Pointe ou encore le Sentier de la Rivière Quiock témoignent de l’extrême variété des itinéraires guadeloupéens. Le premier, en zone littorale ou forestière (selon son emplacement précis), permet de combiner observation de la côte et immersion dans la végétation secondaire. Le second, le long d’une rivière, offre un paysage différent, ponctué de vasques, de galets, et de flores spécifiques aux milieux humides. Ces sentiers, souvent de 2 à 4 km, durent environ 1h à 2h et plaisent aux randonneurs cherchant des parcours moins fréquentés.
Conditions, équipement et réglementation
- Il est conseillé de randonner durant la saison plus sèche (décembre à mai) pour bénéficier de sentiers moins boueux et d’une meilleure visibilité.
- Les précipitations fréquentes le reste de l’année rendent les pistes glissantes, voire impraticables. Avant de partir, il est prudent de vérifier la météo, car des averses imprévues surviennent.
- Emportez au moins 1 litre d’eau par heure de marche et par personne, des en-cas énergétiques, un répulsif anti-moustiques, une casquette, et éventuellement un bâton de marche.
- La plupart des sentiers sont balisés par l’ONF (Office National des Forêts) ou le Parc National. Les panneaux indiquent parfois la durée moyenne, le dénivelé, la difficulté.
- Certains itinéraires, comme ceux menant aux sommets ou aux chutes, disposent de marches, de ponts, de rampes, facilitant l’accès. D’autres, plus sauvages, exigent une meilleure condition physique et un sens de l’orientation.
- Il est interdit de cueillir des plantes protégées, de laisser des déchets, ou de s’écarter des chemins, afin de préserver les écosystèmes fragiles.