Musées

La Guadeloupe abrite une diversité muséale reflétant l’histoire complexe de l’archipel, son identité créole et ses richesses naturelles. Des sites archéologiques aux espaces dédiés à la mémoire de l’esclavage, en passant par les musées agricoles et ethnographiques, ces institutions mettent en avant l’évolution économique, sociale, artistique et humaine. Les expositions, souvent didactiques, sont menées par des équipes d’experts, de conservateurs et de passionnés. Les collections incluent des pièces précolombiennes, des objets du quotidien des anciens habitants, des documents rares, des installations audiovisuelles et des témoignages sur la production agricole locale.
Et si découvrir la Guadeloupe allait bien au-delà de ses plages de sable fin et de ses eaux cristallines ? Bienvenue à l’Écomusée de la Guadeloupe, un...
Et si vous découvriez un lieu où la tradition culinaire guadeloupéenne prend vie sous vos yeux ? La Maison de Kassaverie, nichée à Capesterre-Belle-Ea...
Les racines précolombiennes et la vie rurale
Le Musée Edgar Clerc, situé à Moule, conserve de nombreuses pièces archéologiques issues d’un chantier entrepris dans les années 1970. Il présente plus de 2 000 objets témoignant de la présence amérindienne, comme des céramiques, outils lithiques, parures et ornements rituels. L’analyse de ces vestiges a permis d’établir une chronologie des civilisations précolombiennes en Guadeloupe. Des visites guidées, d’environ 1h30, proposent …
…une lecture historique et anthropologique du peuplement initial de l’archipel.
L’Ecomusée de la Guadeloupe, implanté dans une ancienne distillerie, met en lumière la vie rurale, les savoir-faire artisanaux, les techniques agricoles et la transformation du sucre. Des maquettes, photos d’époque, outils agricoles, moulins et anciennes machines relatent le quotidien des paysans, la difficile adaptation aux conditions climatiques, et l’importance de la canne à sucre. Le musée possède une bibliothèque contenant plus de 500 ouvrages sur l’histoire économique et sociale des Antilles.
La mémoire de l’esclavage et du colonialisme
Le Mémorial ACTe, à Pointe-à-Pitre, est un centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage, ouvert en 2015. Ce site, de plus de 7 000 m², intègre un parcours muséographique interactif, des dispositifs multimédias, des installations sonores, des documents d’archives et des œuvres d’art contemporain. Avec plus de 100 000 visiteurs annuels dès ses premières années, le Mémorial ACTe est un élément central du tourisme culturel. Il abrite également un centre de recherche et une salle de conférence. Les visiteurs découvrent l’ampleur de la traite, les trajets transatlantiques, la résistance des esclaves, l’abolition, et les répercussions contemporaines du passé colonial.
Le Musée Schoelcher, situé dans une bâtisse du XIXe siècle à Pointe-à-Pitre, est dédié à Victor Schoelcher, l’homme politique qui a œuvré pour l’abolition de l’esclavage en 1848. Le musée expose des documents originaux, correspondances, gravures, cartes, et des objets commémorant l’abolition. La superficie d’exposition, d’environ 300 m², laisse place à des panneaux explicatifs et à une scénographie sobre. Ce lieu incite à la réflexion sur les droits humains et la lutte pour l’égalité.
Les productions agricoles et gastronomiques
La Guadeloupe est réputée pour ses cultures tropicales et les musées dédiés aux produits locaux dévoilent l’importance économique de ces filières. La Maison de la Banane, sur Basse-Terre, présente les diverses variétés de bananes, leur cycle de production, les maladies qui les affectent et les méthodes d’exportation. Sur place, un verger expérimental, un petit espace muséographique, des panneaux informatifs (en français et anglais) et la dégustation de bananes fraîches permettent une immersion agronomique. Le site attire environ 20 000 visiteurs par an.
La Maison du Cacao, à Pointe-Noire, valorise la culture cacaoyère. Le public découvre le processus de transformation des fèves (torréfaction, concassage, fermentation) et la subtile élaboration du chocolat. Un jardin de cacaoyers, un atelier de dégustation, des explications sur la typicité des terroirs, permettent d’apprécier l’ampleur du travail fourni par les petits producteurs locaux. Le musée propose régulièrement des ateliers pédagogiques pour enfants, accueillant jusqu’à 50 participants par séance.
La Maison du Crabe, non loin de Morne-À-l’Eau, s’intéresse à l’espèce cardisoma guanhumi, le crabe terrestre typique des zones humides. Des panneaux, photographies, aquariums et maquettes exposent le mode de vie de ce crustacé, sa place dans l’écosystème, la réglementation pour sa pêche et sa consommation, ainsi que l’importance culinaire de la chair de crabe dans la gastronomie locale. Le musée, d’une surface modeste (environ 150 m²), promeut une approche écologique et responsable.
À Capesterre, la Maison de Kassaverie explique la fabrication de la kassav, galette de manioc emblématique. Le visiteur suit le parcours du tubercule, de la récolte au râpage, de la cuisson sur plaque chaude jusqu’au produit final. La dégustation, incluse dans le prix du billet, permet de goûter différentes kassavs (nature, coco, goyave). Le site attire des groupes scolaires, curieux de comprendre la transformation du manioc, culture ancestrale des Amérindiens.
Distilleries muséales et traditions sucrières
Le Musée du Rhum, associé à la Distillerie Reimonenq, à Sainte-Rose, expose des alambics anciens, des étiquettes rares, des bouteilles centenaires, ainsi que des panneaux sur la canne, la fermentation et la distillation. Sur 300 m² d’exposition, le visiteur découvre aussi une collection d’insectes tropicaux (plus de 400 espèces) et d’anciens meubles créoles. Une dégustation de rhums blancs, ambrés ou vieux conclut la visite.
Littérature, arts et identité créole
Le Musée Saint-John Perse, installé dans une maison créole à Pointe-à-Pitre, rend hommage au poète Alexis Léger, dit Saint-John Perse, prix Nobel de littérature (1960). Manuscrits, lettres, photographies, éditions originales, portraits d’époque, sont présentés dans un parcours muséal sur 2 étages. Une salle de lecture propose des ouvrages en consultation. Le musée accueille environ 10 000 visiteurs annuels, et des conférences littéraires y sont organisées.
Le Centre des Arts et de la Culture, également à Pointe-à-Pitre, n’est pas un musée à proprement parler, mais un espace polyvalent de plus de 1 000 m² dédié aux expositions temporaires, concerts, pièces de théâtre, résidences d’artistes. Lieu central de la scène culturelle, il héberge régulièrement des expositions sur la peinture caribéenne, la sculpture contemporaine, la photographie sociale. Le public y découvre des artistes locaux ou internationaux, et des performances en lien avec l’actualité artistique mondiale.
La découverte de l’habitat et du quotidien guadeloupéen
Les écomusées de Marie-Galante, comme l’Ecomusée de Marie-Galante, retracent la vie insulaire d’une île autrefois dédiée à la canne à sucre, avec des maquettes de moulins, des outils agricoles, des cartes montrant l’évolution du paysage. Ils mettent en valeur l’habitat traditionnel, l’architecture créole, les matériaux utilisés (bois, tôle, paille), la structure des cases et la place de la famille. Sur plusieurs salles, photographies, enregistrements audio, témoignages oraux, racontent le dur labeur des ouvriers agricoles, la période florissante du rhum, puis le lent déclin des sucreries. L’approche pédagogique vise à sensibiliser aux mutations économiques de l’île.
Des expressions artistiques contemporaines
La structure Kreol West Indies, située en Grande-Terre, s’apparente à un espace mettant en avant les artisans, créateurs et designers contemporains. On y trouve des pièces de vannerie, de poterie, des bijoux réalisés avec des matériaux locaux, des tableaux abstraits inspirés de la mer, des objets décoratifs tirés de la culture créole. Des ateliers pratiques (tissage, céramique) permettent aux visiteurs, en petits groupes de 5 à 10 personnes, de s’initier à un savoir-faire. L’objectif est de montrer une Guadeloupe vivante, inventive, qui conjugue héritage et modernité.
Accès, horaires et conseil pratiques
La plupart des musées se concentrent sur Grande-Terre et Basse-Terre, accessibles en voiture ou par les transports en commun. Le Mémorial ACTe et le Musée Saint-John Perse, par exemple, se situent à Pointe-à-Pitre, proche du port de croisière. Les horaires d’ouverture varient, généralement de 9h à 17h, du lundi au samedi, certains ouvrant le dimanche. En saison touristique (décembre-avril), ils adaptent leur offre, proposant des expositions temporaires, des visites nocturnes, des conférences gratuites. Les musées communiquent via leurs sites internet, pages sociales, et brochures distribuées dans les offices de tourisme. Des réductions sont souvent accordées aux étudiants, aux groupes, et des partenariats existent entre musées, offrant des billets combinés pour découvrir plusieurs sites dans la même journée.