Cascades

La Guadeloupe, île tropicale des Petites Antilles, présente une géographie volcanique et un climat humide favorisant de nombreux cours d’eau. Avec des précipitations dépassant souvent 3 000 mm par an en zone montagneuse, principalement sur la Basse-Terre, les reliefs abrupts donnent naissance à des cascades de hauteurs variables, nichées au cœur d’une forêt tropicale dense. Les températures ambiantes, entre 24°C et 28°C, et celles de l’eau, autour de 20°C, rendent ces sites propices à la détente et à la découverte de la végétation, composée de fougères arborescentes, gommiers, balisiers, ainsi que de mousses et lichens tapissant les roches humides.
Conditions d’accès aux cascades et précautions
La plupart des cascades se trouvent sur Basse-Terre, où la topographie volcanique culmine à plus de 1 467 mètres (La Soufrière). Les sentiers sont souvent boueux, glissants, et traversent une végétation dense. Les marches vont de 10 minutes à plus de 3 heures selon le site. Des chaussures de randonnée antidérapantes, un chapeau, de l’eau potable (au moins 1 litre par personne), un répulsif anti-moustiques et une vigilance par tem…
…ps de pluie sont recommandés. Le réseau routier permet d’accéder aux points de départ des sentiers, principalement via la Route de la Traversée (RD23) pour certaines cascades, ou en empruntant des petites routes communales.
Les principales cascades que vous pourrez voir en Guadeloupe
Bassin Paradise : calme et clarté de l’eau
Le Bassin Paradise se situe à Vieux-Habitants, sur le versant ouest de Basse-Terre. L’accès se fait en environ 20 à 30 minutes de marche, sur un sentier parfois boueux mais sans dénivelé excessif. Ce site offre une suite de petites chutes et de bassins cristallins, avec une profondeur d’environ 1 à 2 mètres. L’eau, filtrée par la forêt, reste claire. Le débit reste modéré, souvent inférieur à 1 m³/s. Ce lieu, peu aménagé, est apprécié pour sa tranquillité. La baignade y est possible, dans une ambiance de forêt tropicale, parmi les racines apparentes et les fougères. La faible fréquentation permet d’observer crustacés et petits poissons d’eau douce.
Cascade aux Écrevisses : accessibilité et affluence
La Cascade aux Écrevisses, située le long de la Route de la Traversée, est l’une des plus accessibles du Parc National. Un sentier aménagé de 200 mètres, équipé de caillebotis, mène en 5 à 10 minutes à une chute d’environ 3 à 4 mètres, formant un bassin peu profond. Le site, très fréquenté, convient aux familles et aux personnes à mobilité réduite (le chemin est large et stable). La baignade est permise. Jadis, de nombreuses écrevisses peuplaient la rivière, aujourd’hui moins visibles. Les équipements incluent tables de pique-nique, panneaux informatifs sur la flore, et places de stationnement sur le bord de la RD23.
Cascade Moreau : défi pour randonneurs confirmés
La Cascade Moreau se situe dans la commune de Goyave, au sud de Basse-Terre. L’accès exige 2 à 3 heures de marche aller-retour, avec un dénivelé pouvant dépasser 300 mètres, sur un sentier glissant. La chute, haute d’environ 100 mètres, offre un spectacle impressionnant. Le débit, soutenu par les fortes précipitations, peut augmenter rapidement après les averses. Le bassin de réception, entouré d’une végétation exubérante, est plus frais que la moyenne, avec une eau proche de 19°C. Peu fréquentée, cette cascade attire les randonneurs aguerris, adeptes de milieux plus sauvages. La baignade, possible, doit se faire avec prudence.
Chutes de Bras de Fort : multiple séquence de cascades
Les Chutes de Bras de Fort, près de Goyave, nécessitent 1 à 2 heures de marche. Le sentier n’est pas toujours clairement balisé et implique parfois de traverser la rivière à gué. On y découvre une succession de chutes de 5 à 15 mètres, alimentées par un débit variable selon les pluies. L’eau, fraîche, abrite des crabes, invertébrés, et les abords forestiers recèlent fougères, orchidées et balisiers. L’absence d’aménagement lourd confère une ambiance sauvage. Le parcours s’adresse à des marcheurs expérimentés, habitués à l’orientation en milieu tropical. La baignade dans les bassins, généralement calmes en saison sèche, se révèle agréable après l’effort.
Les Chutes du Carbet : le site incontournable
Les Chutes du Carbet, sur la commune de Capesterre-Belle-Eau, constituent un ensemble de trois cascades sur la rivière du Carbet. La première chute, la plus haute, dépasse 115 mètres, mais son accès est plus difficile. La seconde chute, haute d’environ 110 mètres, se rejoint en 30 à 40 minutes de marche sur un sentier aménagé d’environ 2 km, avec passerelles et marches, convenant aux marcheurs intermédiaires. La troisième chute, moins connue, offre un charme plus discret. L’affluence dépasse 100 000 visiteurs annuels, ce qui a conduit à des mesures de limitation d’accès et d’entretien régulier des infrastructures. Les bassins, parfois profonds de 2 à 3 mètres, sont souvent soumis à des restrictions de baignade pour des raisons de sécurité.
Saut d’Acomat : profondeur et émeraude
Le Saut d’Acomat, proche de Pointe-Noire, propose une petite chute d’environ 8 mètres, formant un bassin vert émeraude, profond de plus de 3 mètres par endroits. L’accès se fait en 10 à 15 minutes de marche sur un sentier court mais pentu et glissant. Le lieu, prisé des locaux, permet la baignade. Certains s’aventurent à sauter depuis les rochers, une pratique à évaluer avec prudence. Le débit reste modéré, offrant souvent une eau claire en saison sèche. Sans aménagement important, le Saut d’Acomat conserve un caractère naturel préservé, idéal pour une halte rafraîchissante.
Saut de la Lézarde : immersion tropicale
Le Saut de la Lézarde, sur la commune de Petit-Bourg, se découvre après 30 à 40 minutes de marche en forêt, sur un sentier à la fois boueux et racineux. La cascade, d’environ 10 mètres, se jette dans un bassin entouré de parois végétales. Les mousses, lichens et fougères y prospèrent grâce à une humidité constante. L’eau, fraîche, demeure limpide en saison sèche. La fréquentation est moindre que dans les sites aménagés, procurant une ambiance plus intime. La baignade est possible, mais la prudence est de rigueur, surtout après les averses qui modifient rapidement le débit.
Saut des Trois Cornes : tranquillité et observation
Le Saut des Trois Cornes, dans la région de Sainte-Rose, s’atteint après 1 à 1h30 de marche sur un sentier d’environ 2 km présentant un dénivelé modéré, autour de 150 mètres. La cascade d’environ 10 mètres s’écoule dans un bassin de profondeur moyenne (1 à 2 mètres). Moins touristique, ce site offre un cadre paisible pour la baignade et l’observation de la faune. Les oiseaux, comme le colibri madère ou le pic de Guadeloupe, y trouvent refuge. Le débit reste constant, garantissant un spectacle sonore et visuel permanent. Les conditions de sentier, parfois glissantes, appellent à la prudence, mais la récompense est un moment de quiétude en pleine nature.
Écologie et préservation
Les cascades guadeloupéennes font partie d’écosystèmes forestiers complexes, protégés pour la plupart par le Parc National. Ces milieux assurent une filtration naturelle de l’eau, maintiennent la biodiversité, et protègent contre l’érosion. Les sols, riches en matières organiques, hébergent une flore variée. Les ruisseaux et cascades oxygènent l’eau, favorisant la présence d’espèces aquatiques sensibles. Des restrictions existent dans certaines zones, comme l’interdiction de la baignade aux Chutes du Carbet selon les périodes, ou la limitation de la cueillette des plantes. Les visiteurs sont invités à rester sur les sentiers, ne pas abandonner de déchets, et respecter la quiétude de la faune.
Conseils pratiques pour se rendre dans les cascades
Avant d’entreprendre une randonnée vers une cascade, consulter la météo est indispensable. Les averses tropicales, plus fréquentes entre juin et novembre, gonflent les débits et rendent les rochers glissants. La saison sèche, entre décembre et mai, assure des conditions plus stables et des sentiers moins boueux. Un départ tôt le matin offre une ambiance plus calme et des températures plus agréables. Les durées de marche, la difficulté, la présence de bouées d’amarrage pour bateaux (dans certains sites côtiers), ou de parkings aménagés, varient. Certaines cascades se visitent avec un guide local, permettant d’approfondir la connaissance des milieux et de la biodiversité.