L'occupation des empires coloniaux anglais et français en Guadeloupe

La Guadeloupe, territoire au cœur des Caraïbes, a été le théâtre de rivalités intenses entre les puissances coloniales européennes, notamment la France et l’Angleterre. Sa position stratégique et son potentiel économique, notamment pour la production de sucre, en ont fait un enjeu majeur dans les guerres et les échanges territoriaux des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles. Cet article explore les raisons de ces occupations, les événements marquants et les vestiges encore visibles aujourd’hui.
Pourquoi la France a colonisé la Guadeloupe ?
La France a colonisé la Guadeloupe en 1635 dans le cadre de son expansion coloniale aux Amériques, menée par la Compagnie des Îles d'Amérique. La position stratégique de l'île dans les Caraïbes permettait de contrôler les routes maritimes et d'assurer une présence française face à d'autres puissances européennes, notamment l'Espagne et l'Angleterre. De plus, ses terres fertiles et son climat tropical étaient idéaux pour cultiver des denrées précieuses comme le sucre, le cacao et le tabac, très demandées en Europe.
L'économie de plantation instaurée par les colons français devint rapidement le pilier de la prospérité de l'île, basée sur la traite négrière pour fournir une main-d'œuvre abondante. La Guadeloupe jouait également un rôle clé dans le commerce triangulaire, permettant à la France d'accroître sa richesse et son influence dans le Nouveau Monde.
Pourquoi l’Angleterre a colonisé la Guadeloupe ?
L’Angleterre a occupé la Guadeloupe à plusieurs reprises, notamment entre 1759 et 1763 durant la guerre de Sept Ans, et de 1810 à 1815 pendant les guerres napoléoniennes. Les raisons principales étaient stratégiques et économiques. La position de l’île offrait un point de contrôle sur les routes maritimes des Caraïbes, essentiel pour contrecarrer les intérêts français dans la région.
Sur le plan économique, la Guadeloupe représentait une immense opportunité grâce à son économie sucrière florissante. Le sucre, produit en grande quantité sur l’île, était une denrée extrêmement lucrative pour les puissances coloniales. L’Angleterre voyait dans la colonisation de la Guadeloupe une manière de renforcer son économie et son réseau commercial mondial.
Cependant, les Britanniques n'ont conservé l’île que temporairement. Lors du Traité de Paris en 1763, ils préfèrent échanger la Guadeloupe contre le Canada, qu’ils jugeaient stratégiquement plus important pour leur empire.
Particularités et anecdotes
Une perle des Antilles : La Guadeloupe était si prospère au XVIIIᵉ siècle qu’elle fut surnommée "la perle des Antilles" pour sa production sucrière massive, qui enrichissait les puissances coloniales.
Un enjeu géopolitique majeur: La Guadeloupe a été échangée ou disputée lors de plusieurs traités internationaux, comme le Traité de Paris (1763) et le Traité de Vienne (1815), en raison de son importance économique.
Un symbole de résistance: Les forteresses et ruines de cette époque témoignent des affrontements, mais aussi de la résilience des populations locales face aux invasions successives.
Lieux de visite des vestiges ou monuments
Forteresse Delgrès (Basse-Terre)
Anciennement appelée Fort Saint-Charles, cette forteresse construite par les Français au XVIIᵉ siècle joua un rôle clé pendant les guerres coloniales. Elle est aujourd’hui un lieu de mémoire, dédié notamment à Louis Delgrès, héros de la résistance à l’esclavage en 1802. Le site offre une vue imprenable sur la mer des Caraïbes et abrite des expositions sur l’histoire coloniale.
Fort Fleur d'Épée (Le Gosier)
Construit au XVIIIᵉ siècle par les Français, le fort fleur d'épée fut un bastion pendant les affrontements avec les Anglais. Il est ouvert aux visiteurs et propose des expositions historiques et culturelles, tout en offrant un panorama exceptionnel sur la baie de Pointe-à-Pitre.
Sucrerie Roussel-Trianon (Sainte-Rose)
Ces ruines d’une ancienne plantation sucrière témoignent de l’importance économique de la canne à sucre durant les périodes coloniales. Elles illustrent également l’exploitation humaine qui en était à la base. Une visite sur place permet de découvrir les vestiges des moulins et des bâtiments de transformation.
Pourquoi visiter ces lieux ?
Ces sites offrent une plongée dans l’histoire tumultueuse de la Guadeloupe, entre luttes de pouvoir et richesse économique, et permettent de mieux comprendre les enjeux de la colonisation.
Conseils et pratiques des visiteurs
- Fort Delgrès : Préférez une visite en fin de matinée pour éviter la chaleur, et explorez les expositions pour une immersion complète.
- Fort Fleur d'Épée : Visitez le fort en fin d’après-midi pour admirer le coucher de soleil depuis ses remparts.
- Sucrerie Roussel-Trianon : Portez des chaussures confortables et visitez tôt le matin pour profiter du calme.
L’accessibilité aux personnes en situation de handicap
- Fort Delgrès : Certaines zones du site sont accessibles, mais les remparts nécessitent un accompagnement.
- Fort Fleur d'Épée : Accessible aux fauteuils roulants, avec des rampes aménagées.
- Sucrerie Roussel-Trianon : L’accès est limité en raison des terrains irréguliers.
FAQ
Pourquoi la Guadeloupe était-elle convoitée par les puissances coloniales ? Sa position stratégique dans les Caraïbes et son potentiel économique, notamment pour la production de sucre, en faisaient un territoire clé.
Combien de fois l’Angleterre a-t-elle occupé la Guadeloupe ? L’Angleterre a occupé la Guadeloupe à deux reprises : de 1759 à 1763, puis de 1810 à 1815.
Quels vestiges témoignent des occupations coloniales ? Les forts comme Delgrès et Fleur d’Épée, ainsi que les anciennes plantations comme la sucrerie Roussel-Trianon, sont des témoins majeurs de cette époque.
Liste des activités à faire à proximité
- Jardin Botanique de Deshaies : À 50 km de Basse-Terre (1 h 15 en voiture), parfait pour une pause nature.
- Plage de la Grande Anse : Située à 40 km (50 min en voiture), idéale pour se détendre après une visite historique.
- Marché de Pointe-à-Pitre : À 20 km (30 min en voiture) du Fort Fleur d’Épée, un lieu animé pour découvrir les produits locaux.
- Chutes du Carbet : À 30 km (50 min en voiture) de Basse-Terre, pour une escapade naturelle spectaculaire.